Nul ne peut le nier : les super-héros vivent un âge d’or sans précédent. Marginalisé et réservé à un public de geeks jusqu’aux années 2000, le genre a connu un envol fulgurant grâce à Hollywood. Mais une question revient souvent : « c’est quoi, la différence entre Marvel et DC ? ». Il s’agit des deux principaux éditeurs de comics américains, qui se livrent une lutte sans merci depuis plus de 80 ans. Aujourd’hui, nous vous invitons à découvrir l’univers de DC.
Un éditeur historique
Dans les années 30, un nouveau format séduit les jeunes Américains : la bande dessinée. En 1935, un éditeur part à la conquête de ce marché juteux : National Allied Publications. Dans les années qui suivent, deux autres maisons voient le jour : Detective Comics (qui donnera le nom « DC ») et All-American Publications. En juin 1938, cette dernière lance Superman, le premier vrai super-héros. En plus d’une identité secrète et d’un costume flamboyant, qualités déjà partagées par des héros de littérature pulp comme The Phantom ou Zorro, Superman possède des pouvoirs surhumains.
Pléthore d’autres héros suivent : Batman, Wonder Woman, Flash, Green Lantern, Aquaman et Green Arrow entre autres. En 1941, les trois éditeurs ont l’idée de mélanger leurs personnages au sein d’une équipe de super-héros, la Justice Society (ancêtre de la Justice League moderne). En 1946, cette collaboration aboutit à une fusion des catalogues : c’est la naissance de DC Comics ! Au fil des décennies, l’éditeur en absorbera plusieurs autres, enrichissant au passage son vivier de personnages. En 86 ans, DC a publié des dizaines de milliers de comics. Des centaines de créateurs se sont succédés, génération après génération, pour mettre en scène un univers de plus en plus foisonnant.
De Gotham City à Krypton
Dans l’univers DC, les justiciers masqués, comme Batman, côtoient et combattent un panthéon d’aliens, de dieux et de démons. Au gré des modes, les personnages évoluent, mais dans les années 60, Marvel souffle un vent frais sur les comics, avec des héros tels que Spider-Man ou les X-Men. Un peu à la traîne, DC Comics développe tout de même de nouveaux concepts. Dans les années 70, Jack Kirby introduit les New Gods, une mythologie cosmique comparable à celle de Thor (qu’il a d’ailleurs cocréé dix ans plus tôt). Le surnaturel n’est pas en reste, avec des antihéros comme Swamp Thing (la Créature du Marais en V.F.) ou, plus tard, Constantine.
Dans les années 80, l’éditeur prend un tournant radical. Un récit homérique, le crossover Crisis on Infinite Earths, fait un grand ménage dans l’univers DC. L’histoire est réécrite, tous les personnages sont rebootés et modernisés. Ce procédé sera renouvelé régulièrement jusqu’à nos jours, au risque de créer la confusion chez certains fans. À la même époque, des scénaristes comme Frank Miller (300, Sin City) ou Alan Moore (Watchmen, V pour Vendetta) n’hésitent pas à se servir des super-héros comme prétexte à des récits très politiques. Le fameux label Vertigo, destiné à un public adulte, règne sur la BD américaine dans les années 90.
Du papier à l’écran
De nombreux produits dérivés DC Comics sont aujourd’hui disponibles. L’éditeur est à la tête d’un empire multimédia, qui va des stickers aux t-shirts en passant par les mugs. Si les personnages DC ont connu un succès aussi délirant, c’est en grande partie grâce à Hollywood. Dès les années 40, Batman, Superman et quelques autres font l’objet de serials (l’ancêtre de la série télé, mais au ciné !). Sous l’égide de Warner Bros., propriétaire de DC depuis 1967, les deux personnages ne cessent ensuite d’être adaptés en dessins animés, séries et superproductions. Ces dernières sont confiées à des réalisateurs du calibre de Richard Donner, Tim Burton, Christopher Nolan ou Zack Snyder (qui réunit les deux héros en 2016). En dehors de ces deux personnages phares et de quelques tentatives douteuses, les héros DC restent longtemps cantonnés au papier. Certains programmes télé s’ancrent quand même dans l’imaginaire collectif, comme le cartoon Super Friends (Le Plein de Super) ou la série Wonder Woman dans les années 70, mais ça s’arrête là.
Tout change au tournant du siècle ! L’avènement successif des effets spéciaux numériques et du binge watching permettent, enfin, aux super-héros DC d’accéder au statut de mégafranchise. Contrairement à Marvel Studios, qui a su reproduire avec brio l’univers interconnecté des comics à l’écran, DC a du mal à trouver sa ligne éditoriale. Au cinéma, Warner enchaîne des projets différents, qui vont du blockbuster (Shazam, Suicide Squad) au film d’auteur (Joker). La plupart des films se déroulent désormais dans le même univers, mais restent très indépendants les uns des autres. Sur petit écran, l’Arrowverse s’est imposé depuis une dizaine d’années. Une demi-douzaine de séries y coexistent, plus ou moins liées entre elles. À l’heure actuelle, DC mise surtout sur les séries (une vingtaine en cours de diffusion ou en préproduction) et, quoique plus timidement, sur les films (un ou deux par an). Quoi qu’il arrive, vous n’avez donc pas fini d’en entendre parler !
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