L’univers du comics comporte son lot de vilains en tout genre. Chaque super-héros se voit doté d’une panoplie de méchants récurrents, et d’un ou plusieurs ennemis jurés dont les valeurs sont en totale opposition au héros. Peu de méchants arrive cependant à dépasser le héros auquel ils sont confrontés en termes de popularité. C’est le cas du Joker, ennemi haut en couleur, aux multiples visages, qui s’efforce de mener la vie dure au chevalier noir : Batman. Pause Canap vous propose de découvrir les origines de cet anti-héros atypique, et ses différentes interprétations qui font du Joker le méchant le plus emblématique des comics, tout éditeurs confondus.
Aux origines du Joker
Nous sommes au printemps 1940. Un nouveau super-héros fait son apparition sur les étales des marchands de comics : Batman. L’homme chauve-souris n’était apparu qu’un an plus tôt dans les pages de Detective Comics. Pour son premier comics en solitaire, Batman doit déjouer le plan d’un psychopathe au maquillage de clown : le Joker. Le design iconique du Joker, créé par Jerry Robinson, Bill Finger et Bob Kane, est inspiré d’un personnage du roman “l’homme qui rit” de Victor Hugo. Cheveux verts, teint blanc, sourire fendu, costume violet, tout y est. Cependant la psychologie du personnage connaîtra une grande évolution tout au long des 80 dernières années.
Joker : une psychologie instable
Le Joker original emprunte beaucoup de caractéristiques aux vilains de comics policiers avec leurs ambitions criminelles, et l’utilisation d’armes à feu. Il emprunte également au genre de l’horreur et du drame psychologique. Le Joker n’est pas qu’un gangster avide de célébrité et d’argent, il est aussi instable, fou, imprévisible. C’est cet élément qui démarquera le Joker des autres méchants de comics qui jusqu’alors n’était pas doté d’autant de personnalité.
Un Joker aux mille visages
La grande malléabilité de la psychologie du Joker en fait un personnage facilement adaptable à une grande variété d’histoire. Et c’est ainsi que, le succès de Batman grandissant, le Joker devient le méchant de choix pour toutes ses adaptations.
Des débuts audiovisuels très contrastés
En 1966, le premier film Batman sort sur les écrans. Cesar Romero est le premier à donner son visage au Joker. Le personnage est burlesque, comique, avec un soupçon de folie douce. Le film et la série qui en sera dérivée sont toujours appréciés pour le côté insouciant et kitsch qui en découle. Le réalisateur Tim Burton effectuera un retour aux sources en 1989 avec son adaptation du comics. Jack Nicholson délivre une performance glaçante, sombre et terrifiante tout en gardant des éléments loufoques tels que les gadgets fantaisistes et un humour omniprésent.
Le renouveau du Joker
Batman se voit adapté en version animée en 1992 par Bruce Timm. Une fois de plus, le Joker est choisi comme méchant principal, avec en version originale la performance vocale iconique de Mark Hamill. Le succès de la série sera fulgurant et propulsera le Joker au rang d’anti-héros superstar. Nolan/Ledger : l’épiphanie. Lorsque sort le film The Dark Knight de Christopher Nolan en 2008, le phénomène Joker atteint son apogée. Heath Ledger offre une performance récompensée de l’Oscar du meilleur second rôle. Le Joker n’a jamais été aussi sombre, instable, et fou. Pour la première fois, il devient également profondément nihiliste et décide de faire le mal pour le mal. Heath Ledger n’aura pas l’occasion de reprendre le rôle, ayant succombé d’une overdose médicamenteuse avant la sortie du film.
Le Joker : entre esthétique et révolte
Le retour du Joker était très anticipé et survient en 2016 où nous le retrouvons avec son acolyte Harley Quinn dans le film Suicide Squad. Malheureusement, il ne sera pas le succès escompté mais sera tout de même apprécié pour la performance de Jared Leto. L’acteur, méconnaissable, joue ici un personnage nihiliste très “bling-bling”, qui s’inspire de la scène Hip-Hop et Trap américaine. Si la psychologie du Joker est peu développée, son style séduira un très large public.
Le joker renaît de ses cendres
Suite à l’échec commercial de Suicide Squad, l’incertitude planait quant au futur du Joker. Le film Le Joker de Todd Phillips fera taire les critiques. Joaquin Phoenix transcende le personnage, en en faisant avant tout un être humain au bord de la rupture. La performance est stellaire, et le film remportera pas moins de 11 récompenses dont 4 pour meilleur acteur principal.
Joker et Pop Culture
Le Joker n’a jamais quitté les devants de la scène en 80 années d’existence. Sa multitude d’interprétations et la complexité de sa psychologie fait que chacun peut avoir SON Joker préféré. L’excellence des acteurs qui ont interprété le personnage en a fait un anti-héros apprécié en dehors des cercles d’amateurs de comics. Du t-shirt Joker aux affiches, l’image du Joker est omniprésente, et risque bien de le rester tant que de nouveaux talents viendront réinventer le personnage pour les générations futures.